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La mouche Miracle
Gilbert Marc • 13 janvier 2023
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Une mouche miracle ?
J'arrive de trois jours de pêche sur le Ter en Catalogne au niveau du coto d'Anglès Pasteral et en
aval sur le parcours libre.
Nous avons pu constater que quand il fait froid la pêche est moins agréable que quand il fait chaud!
Avant même de commencer à monter nos bas de lignes et nos mouches, nous devons passer une
bonne demi heure à nous équiper, à peu près comme avant d'aller skier ou faire de la plongée sous
marine!
Mais bon c'est la pêche et en arrivant au bord de la rivière, nous avons vite compris que la seule
solution pour éviter l'hypothermie sévère était de marcher à la recherche, non pas des gobages (il ne
faut pas rêver!) mais à la recherche des oiseaux (rouges gorges, bergeronnettes et autres
passereaux).
Finalement c'est un peu comme la pêche au gros au large de Rodrigues, ou de Cairns, il faut trouver
les oiseaux, qui chassent en mer les anchois ou les maquereaux et au bord de la rivière gelée les
insectes qui éclosent. Une fois les oiseaux repérés il est assez facile de surveiller les éclosions.
Enfin quand je dis assez facile... il faut résister au froid et au vent du nord glacial qui transforme vos
doigts en esquimaux glacés prêts à être consommés. Et je ne vous parle pas de vos autres extrémités
corporelles..... Au bout d'une heure d'immobilité à surveiller les oiseaux en train de se nourrir, vous
vous dîtes que peut être... en pêchant l'eau...Dans le meilleur des cas vous allez réussir à nouer le
bas de ligne à la mouche en moins d'un quart d'heure,
les lunettes pleines de buée, et les bobines de
nylon pleines de glaçons et au premier lancer vous accrocher dans les branches de la rive d'en face,
et BIEN SUR perdre la mouche miracle avant même qu'elle ait touché l'eau !
Bon, quand même il vous semble avoir vu comme un remous, et comme les oiseaux s'en donnent à
cœur joie, vous arrivez enfin à lancer correctement, la dérive est parfaite, et hop ! C'est le rouge
gorge qui a pris votre imitation d'éphémère ! Vous me direz que c'est encourageant, c'est la preuve
que votre imitation a du succès. Finalement après avoir décroché le pauvre oiseau, à moitié mort,
vous voyez LE PREMIER GOBAGE, un vrai gobage, qui se reproduit à peine trente secondes plus
tard. La magie de la pêche en sèche vous envoûte de nouveau, cette truite gobe, gobe et gobe, et là
c'est sûr elle va être prise.C'est un très beau poisson. Vous lancez comme un dieu, le poser est
parfait, la dérive idéale, et la truite monte calmement pour gober à …..3 millimètres de votre
mouche, et en ferrant peut être un peu fort vous l'accrochez par le dos et elle s'enfuit à toutes
nageoires pour casser irrésistiblement votre 10 centièmes.
Çà c'est le scénario numéro un.
Après cet intermède tragi-comique, il n' y a plus un gobage à la ronde et le froid vous saisit de
nouveau. Mais je peux vous raconter le scénario numéro deux :
cette truite gobe, gobe et gobe, et là c'est sûr elle va être prise.C'est un très beau poisson. Vous
lancez comme un dieu, le poser est parfait, la dérive idéale, et la truite monte calmement pour
gober....... à 3 millimètres de votre mouche,et en ferrant un peu trop fort vous envoyez de nouveau
votre bas de ligne dans les arbres et vous entendez le fou rire de la truite!
Scénario numéro trois :
cette truite gobe, gobe et gobe, et là c'est sûr elle va être prise.C'est un très beau poisson. Vous
lancez comme un dieu, le poser est parfait, la dérive idéale, et la truite monte calmement et vous
ferrez posément, la truite est bien prise, le combat magnifique, vous contrez les démarrages
fulgurants, les sauts rageurs, et petit à petit vous la voyez se débattre dans l'eau claire, et au moment
où vous allez vous saisir de votre épuisette, la soie s'enroule autour de votre jambe, votre portable se
met à sonner, et vous glissez sur les cailloux.....La truite redémarre brutalement, casse le bas de
ligne, votre portable tombe à l'eau et le ligament retro malléolaire de votre cheville gauche se
déchire définitivement.
Scénario numéro quatre :
cette truite gobe, gobe et gobe, et là c'est sûr elle va être prise.C'est un très beau poisson. Vous
lancez comme un dieu,mais un petit coup de vent malheureux fait que votre mouche décide de se
planter exactement entre vos deux omoplates. Et pour la récupérer vous êtes obligez de sortir de
l'eau et vous déshabiller à moitié, ce qui complète votre hypothermie.
BON J'arrête de délirer.
J'avais commencer ce récit pour vous parler de la mouche miracle, celle qui n'existe pas;mais que
que nous continuons à chercher, quête infinie, en comparaison le Saint Graal est probablement plus
facile à trouver. Pendant ces trois jours de galère, qui m'ont permis de retrouver des sensations un
peu oubliées depuis que je vis en Aragon, où la pêche est un peu plus facile, j'en suis arrivé à la
conclusion que la mouche miracle existe et que contrairement à ce que j'avais toujours cru, elle est
assez facile à fabriquer. Bien sûr je ne vais pas vous donner la formule magique tout de suite, je vais
vous faire un peu languir, et je vais reprendre le scénario de tout à l'heure.
cette truite gobe, gobe et gobe, et là c'est sûr elle va être prise.C'est un très beau poisson. Vous
lancez comme un dieu, le poser est parfait, la dérive idéale, et la truite monte calmement et le
ferrage est réussi, une immense fierté vous envahit, vous avez réussi à trouver la bonne mouche,
vous avez leurrer cette truite difficile et sur pêchée. Mais en la mettant à l'épuisette vous constatez
un peu surpris qu'en fait la truite a gobé une minuscule brindille coincée dans votre bas de ligne et
que la mouche miraculeuse est piquée sur une nageoire.
JE RECOMMENCE !!
Reprenons mon histoire de mouche miracle....
Nous pêchons donc cette merveilleuse rivière à trois, comme il y a très peu de gobages nous
pêchons pratiquement collés les uns contre les autres et un seul d'entre nous prend du poisson !
Avec quelle mouche ? Pourquoi lui et pas moi ? Il s'avère que ce jour là à cette heure là, cet ami
avait la bonne mouche et on peut le dire la mouche miracle, presque à chaque posé réussi c'était la
touche. Trois poissons en 10 minutes alors que nous pêchions depuis 5 heures sans avoir vu ne
serait ce que l'ombre d'un gobage. Il faut dire aussi que cet ami a une technique de lancer et surtout
de poser au dessus de la moyenne, il pêche avec de très longs bas de ligne ce qui pour le profil de
cette rivière est toujours favorable. Le troisième pêcheur lui ne prend que des oiseaux et moi de
mon coté , je décroche et je rate au ferrage, et pourtant je crois savoir pêcher. Mais je sais aussi que
très, très souvent j’ai été bredouille, parce que je croyais savoir pêcher !
Alors au bout du compte cette mouche miracle ???
Et bien c'est la CHOCHO. ...Ou TCHOTCHO ou.... CHOWchaud!
C'est une mouche qui jusque là m'était inconnue, mais qui va révolutionner, la pêche à la mouche
de surface, et permettre enfin aux pêcheurs maladroits et malheureux de pouvoir prendre en mouche
sèche les belles truites de nos rivières.D'après mes sources elle serait née sur les bords des Nives
dans le Pays Basque .
Il s'agit d'une version très modifiée d'une émergente type Oreille de lièvre,qui ne ressemble
évidemment à rien puisqu'elle imite tout. Je vous recommande de l'utiliser essentiellement sur des
lisses ou sur des courants assez calmes, là où les truites montent lentement et prennent juste sous la
surface.
La formule de montage est la suivante :
Hameçon de taille 16/18/20 Tiemco 2499SP-BL
Corps en fil de montage 16/0 couleur olive cerclé d'un autre fil dont je vous donne la référence
Body Quills BQ 02 Hends olive ou jaune pâle ou marron
Thorax et pates mélange de dubbing antron iridescent et dubbing de lièvre naturel.
Et c'est tout !
Vous pouvez rajouter une pincée de fibres de CDC ou de quelques poils de oreille de chevreuil fins
fins.
Autres temps autres mœurs cette mouche qui ne ressemble à rien prend, prend, prend !
Quand je pense qu'autrefois les mouches sèches devaient avoir 4 ailes et une flottaison parfaite !
En tout cas elle est suffisamment efficace, pour avoir franchi les limites de sa création !
Et heureusement ce n'est pas la seule....
Merci bien sûr à Franck, Claudio et Gregory ….et tous les autres fous
Gilbert, le spécialiste de la pêche à la mouche en Aragon, a visité la province du Léon, un autre paradis de la pêche à la mouche et... domicile des célèbres coqs Pardo.
La saison de pêche à la mouche 2024 en Aragon a été rendue difficile par le changement climatique : de (trop) nombreuses crues, un été très chaud et sec. Gilbert livre ses impressions et réflexions.
L'été est devenu depuis quelques décennies le symbole des vacances et du partage de moments de détente en famille ou entre amis. Mais hélas, c'est aussi un moment où nous pouvons prendre conscience de la surpopulation du globe terrestre! Je viens de lire un article qui décrit la mise en service en avril dernier d'un chalutier géant sorti des chantiers navals de Bremenhaven dans le nord de l'Allemagne. Ce texte publié sur les réseaux sociaux par la mouvance écologique européenne, a pour but de dénoncer la pêche industrielle. En soi le fait de créer un énorme bateau usine pour prélever des protéines d'origine animale (gratuites) n'a finalement pas grande importance si l'on considère la finalité. Car en pratique pour pouvoir manger l'humanité n'a jamais fait autre chose que d'utiliser les ressources du globe terrestre. Ce qui a changé c'est tout simplement l'échelle de grandeur. Entre le début du XXème siècle et aujourd'hui la population mondiale a été multipliée par 5. Il ne faut donc pas s'étonner que la taille des bateaux de pêche ait suivie la même croissance! Et il faut encore moins s'étonner que des écologistes bien pensants publient des vidéos dénonçant ce système.... Mais le vrai problème n'ait pas la taille des bateaux de pêche ou des chaluts, le vrai problème est qu'il faut bien nourrir les 9 milliards d'humains qui seront dans 25 ans un bon milliard de plus. Nos amis les écologistes n'en parlent jamais et je suis assez surpris de ne pas lire ou entendre un nouveau prophète qui osera dire la vérité. Nous sommes trop nombreux beaucoup trop! Et je dois le dire il est urgent d'entreprendre VOLONTAIREMENT, un plan de diminution de la biomasse humanoïde. Et de la manière la plus simple et la plus logique qui soit. Régulation des naissances et raccourcissement de la durée de vie. Si nous supprimons avant la conception un bébé sur deux et si nous poussons doucement vers la sortie la moitié des personnes âgées de plus de 70 ans, le problème des chalutiers géants ne sera plus d'actualité en une trentaine d'années. Et 30 ans c'est très peu à l'échelle de la vie sur la Terre. Bien sûr c'est une utopie imbécile, et irréalisable. Car cela ne changera pas la donne l'humanité sera toujours la même et dans un siècle les mêmes problèmes reviendront. Il vaut bien mieux attendre tranquillement la prochaine guerre mondiale et la prochaine pandémie qui auront les mêmes effets et qui, malheureusement n'empêcheront pas le réchauffement inéluctable de la planète. qui finira bien par se débarrasser de l'espèce humaine pour la remplacer par une nouvelle espèce dominante qui je l'espère de tout coeur permettra la pratique de la pêche sans limites !!! https://www.youtube.com/watch?v=gT_paC2wVTg https://bloomassociation.org/bloom-infiltre-linauguration-secrete-dune-machine-dextermination-de-locean/
Les perdigones, nymphes ou leurres ? Gilbert nous explique l'histoire de ces mouches, et nous livre quelques réflexions sur leur utilisation.
En 1932, Louis Carrère publiait un livre sur la pêche à la mouche parlant de la Palaretta, cette mouche noyée espagnole à corps jaune et collerette en fibres de pardo, si efficace sur les truites dans les courants.
Ernest Hemingway, le célèbre journaliste et écrivain américain, est venu en Espagne comme correspondant de guerre du côté des Républicains, et aussi pêcher les truites méditerranéennes de Navarre à la mouche.
Le coto deportivo aragonais del Grado - Enate, situé sur le Cinca en aval de deux grands barrages, peut être intéressant pour le pêcheur à la mouche, en nymphe au fil, en tandem, voire en sèche.
La pêche à la mouche dite en "noyée amont", une technique de pêche très efficace en eaux rapides quand la sèche ne donne rien, ou est impossible à pratiquer, à utiliser dans les courants et les têtes de courants.
Quels sont les avantages des soies naturelles par rapport aux soies artificielles modernes ? Elles permettent des posés et des arrachés très délicats car elles sont plus fines que les soies artificielles.
Un souvenir de pêche en sèche un jour d'automne, un de ces jours magiques où les pêcheurs, les truites et les mouches, les artificielles et les vraies, se rencontrent au bord de l'eau.