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Le nez des truites

Gilbert Marc • 29 novembre 2023

Histoires de nez en l'air ou de nez dans l'eau.
 Ou De  l'odorat des truites en odeur de sainteté !

Aujourd'hui j'ai envie de vous faire partager quelques réflexions sur le comportement
des truites et essayer de me lancer sur une piste sinueuse et étrange de la recherche
de la mouche exacte. Ces quelques lignes sont en fait le ressenti que j'ai eu hier après
avoir (re)lu le merveilleux livre de Pierre Miramont « L'Ephémère et la Truite ». Je 
résume rapidement. Pierre Miramont est un vieux monsieur, pêcheur à la mouche 
depuis sa plus tendre enfance, qui a connu les rivières de son Sud Ouest natal à une 
époque aujourd'hui révolue. Mais c'est un vrai bonheur de voir que ce vieux monsieur 
(j'en suis un aussi, un peu moins quand même!) n'a pas perdu la foi, ni l'énergie mentale 
propre aux honnêtes hommes du XVII ème siécle. Il avoue avoir arrêté de pêcher 
pour ne plus fréquenter des pêcheurs (branquignols) qui pêchent à la mouche sans 
savoir ce qu'est un éphémère, et qui vont à la pêche pour prendre du poisson! Je cite 
une de ses phrases parues dans un interview récent:
"La pêche somme toute, c'est le plaisir du pêcheur, le poisson n'est là que pour le lui
procurer. Partant de là, ça dépend de la mentalité de celui qui tient la canne... On peut aller
au bord de l'eau pour prendre du poisson; il vaut mieux à ce moment là aller chez le
poissonnier car c'est beaucoup plus sur et beaucoup moins cher ! On peut aller au bord de
l'eau pour trouver le calme, les rêves et tout ça et là je dis bravo. Comme le corps humain
est majoritairement composé d'eau, on n'est pas étranger à ce domaine...si c'est pour ce
plaisir et bien tant mieux !"
Il faut pouvoir accepter tout ce qui est différent et qui ne nous convient pas, pour 
pouvoir vivre en société! Surtout dans le monde de la pêche! On ira tous au Paradis, 
alors pourquoi se prendre la tête?
 Alors voilà ce que nous dit ce bon Pierre : « Les 
truites sentent dans l'eau le parfum des éphémères et des trichoptères au moment 
des éclosions. » Il semble évident que tout être vivant émet des odeurs sous formes 
de molécules odoriférantes. Et que probablement les poissons en général et les 
truites en particulier sont sensibles à certaines odeurs, plus qu'à d'autres. Et 
personnellement, je suis persuadé que certains de ces stimuli font partie d'un 
ensemble qui déclenche la chasse aux aliments. Donc cherchons dans la littérature 
scientifique sérieuse ce que nous savons sur l'odorat des truites ?
Non seulement les poissons en général et la truite en particulier ont le sens de
l'odorat, mais aussi surprenant que cela paraisse, leurs capacités olfactives sont
même excellentes !
Ce sens est très développé et serait supérieur au chien, ( le saumon ou la truite de
mer sent sa rivière à des centaines de km).
Elle sent par 2 paires de narines situées sur son museau, elle détecte toutes les
substances dissoutes dans l'eau à des concentrations très faibles. Elle sent les
larves, car celles-ci relâchent des odeurs, elle sent le ver de terre ou la teigne qui
roule au fond. Avant de prendre votre mouche ou votre leurre, elle va le sentir et de
nombreux refus seraient dus à une odeur anormale qui s'en dégage ( tabac, sueur,
crème solaire, anti-moustiques, solvant,colles....)
Des essais faits sur des truites en bassin d'eau courante, montrent qu'elles
prennent un comportement de recherche de nourriture quand on introduit dans
l'eau à faible concentration des acides aminés, ces mêmes acides sont présents sur
la peau des asticots, des teignes, vers et se dissolvent dès qu'ils sont dans l'eau. .
Ces produits et autres « parfums » sont utilisés dans les pâtes à truites.
Les truites sont, comme nous, capables de détecter les molécules odorantes qui,
solubles, circulent en milieu aquatique, cela grâce à des neurones sensoriels
olfactifs nichés (toujours comme chez nous) dans une muqueuse se situant au fond
de leurs narines. Concrètement, les messages nerveux naissant au niveau de cet
épithélium olfactif transitent via un nerf jusqu’à une région spécialisée, à l’avant du
cerveau : le bulbe olfactif. La différence importante c'est que ce système olfactif ne
sert unique qu'à l'olfaction et pas du tout à la respiration.
Ce système olfactif leur permet de détecter des concentrations odoriférantes très
faibles, quasiment homéopathiques : de l’ordre de 10microg(-5) à 10microg(-10)
mole par litre, selon les espèces. Et ce, sur de longues distances. Ainsi les requins
peuvent-ils sentir l’odeur du sang à plusieurs centaines de mètres.
Mais, outre des sources de nourriture, l’odorat des poissons leur sert aussi à
détecter des signaux sociaux, comme la « substance d’alarme », une molécule
émise par la peau de certains poissons lorsqu’ils sont blessés et qui leur permet de
signaler un danger.
Bon j'arrête de vous assommer avec des expériences diverses et variées. 
J'ai quand même cherché un peu pour avoir confirmation de l'émission de molécules 
odorantes par les insectes aquatiques que nous cherchons à imiter. 
Il est absolument certain que dans le cas de la transformation nymphe sub imago et ponte 
des œufs, ces cycles biologiques s'accompagnent de perte de substances qui ont une 
signature odorante phéromones ou autres. Donc sans être trop prétentieux il est assez 
facile de dire que la truite se nourrit et se met en chasse quand en complément du signal 
visuel et ou vibratoire, elle perçoit un signal olfactif positif qui la pousse à gober ou à 
chasser des nymphes,ou des vairons. 
Là où Pierre Miramont est génial,(ou délirant) c'est qu'il pense qu'il n'est pas nécessaire 
de tremper sa mouche dans une huile miracle mais simplement de reproduire le signal 
visuel associé dans la nature au signal stimulus olfactif.
 Et il rajoute une minuscule plume rouge ou un enroulement jaune pour obtenir ce 
résultat !!!
 Soyons réalistes et objectifs. Les truites sont des animaux sauvages dont le seul but 
programmé génétiquement est de se nourrir, de se reproduire, et d'éviter les prédateurs. 
Dans une rivière «banale» naturelle et sauvage, peu fréquentée, que voyons nous? Un 
comportement normal de truites: elles se nourrissent de ce qui passe devant elles et je 
suis persuadé que quand elles sont en activité alimentaire, fixées sur un type de proie, 
elles ne passent pas leur temps à étudier combien de cerques ont les éphémères qu'elles 
gobent! Comme je le disais je crois beaucoup à la conjonction des stimuli déclenchant 
l'activité alimentaire. 
Donc faut il parfumer nos mouches ? Pourquoi pas ? Mais avant de parfumer nos 
mouches il vaudrait mieux ne pas les saisir avec des doigts parfumés à la nicotine ou à la 
lotion anti moustiques ! Je ne vous cache pas que après avoir essayé les mouches 
fluorescentes, j'ai essayé les mouches parfumées. Mon frère avait même réussi à faire 
des mouches effervescentes ! Et il essayait aussi d'imiter l’œil en turban des éphémères....
Les résultats n'ont hélàs pas été à la hauteur de nos espérances ,,,,
par Gilbert Marc 13 décembre 2024
Le bas de ligne doit à la fois être discret pour permettre de leurrer les poissons et suffisament épais pour transmettre l'énergie cinétique de la soie et de la canne. J’ai décidé de faire ce petit article sur les bas de lignes après avoir reçu cette année en Aragon, à deux reprises, un pêcheur d’un certain âge (le mien!), qui utilisait des bas de lignes pour une pêche en sèche tout à fait traditionnelle,d’une complexité qui elle n’était pas traditionnelle! J’adore rencontrer des gens,surtout des pêcheurs à la mouche, et pouvoir partager avec eux des souvenirs, des expériences et surtout des bons moments de convivialité. Mais j’aime bien aussi pouvoir avec ces mêmes pêcheurs, discuter un peu de technique et de ces discussions jaillit souvent la lumière. Je dois l’avouer le bricolage ne m’a jamais ni intéressé ni réussi! Alors que j’adore monter des mouches , je n’ai jamais pu «bricoler» un moulinet ou une canne, ou un bas de ligne. Et quand j’ai commencé à pêcher à la mouche,c´était hélas à une époque où les conseils étaient difficiles à trouver, la pêche à la mouche était entourée d’une aura de mystère et cela ne facilitait pas l’accès à la connaissance et à la technique. Tout ça pour dire que je suis un autodidacte complet, et que tout ce que j’ai appris je l’ai appris quasiment tout seul. Et en particulier pour la bonne utilisation du matériel, je peux dire que les premières années, en particulier n’ont pas été faciles faciles. Mais finalement à force d’accumuler les bredouilles, je finis par prendre ma première truite en mouche sèche sur la Vis en amont de Ganges, au niveau du pont de Saint Laurent le Minier. Je me souviens bien sûr de ce jour merveilleux, pour deux raisons. La première bien sûr c’était parce que, enfin je pourrais dire en rentrant de la pêche,«j’en ai pris une pas vilaine..», et la deuxième raison c’est que nous étions mon frère et moi partis pêcher à la fin de la contre visite* sans avoir vraiment pris le temps de vérifier notre matériel, entassé à la va vite dans le coffre de la voiture, et que en arrivant, nous avions constaté avec horreur que nous avions oublié,toutes nos bobines de fils et que nous n’avions à notre disposition pour attacher notre mouche qu’une bobine de 20 centièmes à nous partager. Bon à l’époque il faut l’avouer, il était assez rare de pêcher avec un diamètre inférieur à 14 centièmes en pointe. Nous pêchions avec un bas de ligne du commerce queue de rat classique qui se prolongeait par une pré pointe en 18 et se terminait avec une pointe en 16 ou 14.
Les plumes de coq pardo du Léon, un must pour monter nymphes, mouches noyées et sèches.
par Gilbert Marc 21 novembre 2024
Gilbert, le spécialiste de la pêche à la mouche en Aragon, a visité la province du Léon, un autre paradis de la pêche à la mouche et... domicile des célèbres coqs Pardo.
2024 en Aragon : une saison marquée par de fortes crues fréquentes, enrecoupées de périodes chaudes
par Gilbert Marc 3 novembre 2024
La saison de pêche à la mouche 2024 en Aragon a été rendue difficile par le changement climatique : de (trop) nombreuses crues, un été très chaud et sec. Gilbert livre ses impressions et réflexions.
Un pamphlet pour dénoncer les excès de notre système
par Gilbert Marc 22 juillet 2024
L'été est devenu depuis quelques décennies le symbole des vacances et du partage de moments de détente en famille ou entre amis. Mais hélas, c'est aussi un moment où nous pouvons prendre conscience de la surpopulation du globe terrestre! Je viens de lire un article qui décrit la mise en service en avril dernier d'un chalutier géant sorti des chantiers navals de Bremenhaven dans le nord de l'Allemagne. Ce texte publié sur les réseaux sociaux par la mouvance écologique européenne, a pour but de dénoncer la pêche industrielle. En soi le fait de créer un énorme bateau usine pour prélever des protéines d'origine animale (gratuites) n'a finalement pas grande importance si l'on considère la finalité. Car en pratique pour pouvoir manger l'humanité n'a jamais fait autre chose que d'utiliser les ressources du globe terrestre. Ce qui a changé c'est tout simplement l'échelle de grandeur. Entre le début du XXème siècle et aujourd'hui la population mondiale a été multipliée par 5. Il ne faut donc pas s'étonner que la taille des bateaux de pêche ait suivie la même croissance! Et il faut encore moins s'étonner que des écologistes bien pensants publient des vidéos dénonçant ce système.... Mais le vrai problème n'ait pas la taille des bateaux de pêche ou des chaluts, le vrai problème est qu'il faut bien nourrir les 9 milliards d'humains qui seront dans 25 ans un bon milliard de plus. Nos amis les écologistes n'en parlent jamais et je suis assez surpris de ne pas lire ou entendre un nouveau prophète qui osera dire la vérité. Nous sommes trop nombreux beaucoup trop! Et je dois le dire il est urgent d'entreprendre VOLONTAIREMENT, un plan de diminution de la biomasse humanoïde. Et de la manière la plus simple et la plus logique qui soit. Régulation des naissances et raccourcissement de la durée de vie. Si nous supprimons avant la conception un bébé sur deux et si nous poussons doucement vers la sortie la moitié des personnes âgées de plus de 70 ans, le problème des chalutiers géants ne sera plus d'actualité en une trentaine d'années. Et 30 ans c'est très peu à l'échelle de la vie sur la Terre. Bien sûr c'est une utopie imbécile, et irréalisable. Car cela ne changera pas la donne l'humanité sera toujours la même et dans un siècle les mêmes problèmes reviendront. Il vaut bien mieux attendre tranquillement la prochaine guerre mondiale et la prochaine pandémie qui auront les mêmes effets et qui, malheureusement n'empêcheront pas le réchauffement inéluctable de la planète. qui finira bien par se débarrasser de l'espèce humaine pour la remplacer par une nouvelle espèce dominante qui je l'espère de tout coeur permettra la pratique de la pêche sans limites !!! https://www.youtube.com/watch?v=gT_paC2wVTg https://bloomassociation.org/bloom-infiltre-linauguration-secrete-dune-machine-dextermination-de-locean/
Quelques réflexions de Gilbert sur l'avènement des perdigones.
par Gilbert Marc 16 mai 2024
Les perdigones, nymphes ou leurres ? Gilbert nous explique l'histoire de ces mouches, et nous livre quelques réflexions sur leur utilisation.
La Palaretta, une mouche noyée à corps jaune et fibres de pardo, efficace dans les courants.
par Gilbert Marc 1 mars 2024
En 1932, Louis Carrère publiait un livre sur la pêche à la mouche parlant de la Palaretta, cette mouche noyée espagnole à corps jaune et collerette en fibres de pardo, si efficace sur les truites dans les courants.
Ernest Hemingway à la pêche en Espagne.
par Gilbert Marc 12 février 2024
Ernest Hemingway, le célèbre journaliste et écrivain américain, est venu en Espagne comme correspondant de guerre du côté des Républicains, et aussi pêcher les truites méditerranéennes de Navarre à la mouche.
Le coto deportivo del Grado - Enate, sur le rio Cinca.
par Gilbert Marc 3 février 2024
Le coto deportivo aragonais del Grado - Enate, situé sur le Cinca en aval de deux grands barrages, peut être intéressant pour le pêcheur à la mouche, en nymphe au fil, en tandem, voire en sèche.
Une des mouches noyées intéressantes pour la pratique de la noyée amont.
par Gilbert Marc 29 janvier 2024
La pêche à la mouche dite en "noyée amont", une technique de pêche très efficace en eaux rapides quand la sèche ne donne rien, ou est impossible à pratiquer, à utiliser dans les courants et les têtes de courants.
Une soie naturelle Phoenix
par Gilbert Marc 25 janvier 2024
Quels sont les avantages des soies naturelles par rapport aux soies artificielles modernes ? Elles permettent des posés et des arrachés très délicats car elles sont plus fines que les soies artificielles.
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