Je suis vous vous en doutez, un grand admirateur de cet écrivain. Pas inconditionnel, mais je dois reconnaître que j’ai lu et relu ses romans les plus connus.
Donc j’ai cherché où trouver des informations sur un jeune journaliste américain qui il y a un peu moins de 100 ans est venu pêcher en Espagne, dans une région les plus secrètes des Pyrénées. Mais où? Il est plus facile d’avoir des informations sur les goûts éthyliques et amoureux de notre romancier.Je suis donc parti à la recherche des coins de pêche où il aurait pu lancer sa ligne.
Mais pas grand-chose à se mettre sous la dent quand on cherche des informations sur les aventures halieutiques de Papa « Ernesto » Hemingway en Espagne. On dispose de bien plus d’informations sur son engagement pendant la guerre civile espagnole.
Pour être honnête, le roman qui l’a rendu célèbre publié en 1926 « Le Soleil se lève aussi »ne m’avait pas réellement emballé à la première lecture. Mais à l’époque j’avais 12 ou 13 ans et je ne connaissais pas vraiment l’Espagne. Je ne savais pas que le titre original était « Fiesta » et je n’avais aucune idée de ce que pouvait représenter dans la culture et l’histoire de Pampelune les fêtes de San Fermin, et surtout je n’avais pas encore été contaminé par le virus de la pêche à la mouche.
En le lisant et le relisant je commençais à mieux comprendre la philosophie de ce grand écrivain et pourquoi pour un américain du Michigan, l’Espagne pouvait être fascinante !
J’ai finalement relu encore une fois ce merveilleux roman, et j’ai trouvé quelques indications.
C’est bien sur le Rio Irati que ce grand fêtard venait pêcher.
En fait le jeune Hemingway agé de 26 ans arrive à Pampelune début juillet 1925, pour assister à la feria de la San Fermin, accompagné de son épouse et de quelques amis. Il rencontre le torero Cayetano Ordonez, plus connu sous le nom de Nino de la Palma. Après la feria le couple Hemingway se rend à Madrid où Ernest commence l'écriture de son roman. Il semble bien qu'il retourne pêcher seul dans les Pyrénées fin juillet début août, dans le Rio Irati
Il nous décrit assez précisément l’hôtel Burgete dans le village du même nom et les coins de pêche situés en au niveau du village d’Aribe, en particulier le leu dit « Los Banos ».
https://basquecountry-fishing-guide.com/fr/
Mais avec quoi pêchait il ? Pas de doute il pêchait à la mouche, et probablement à la mouche sèche. Mais en relisant avec attention le livre dans sa version originale, on se rend compte que le très cher Ernest pêchait avec une mouche nommée McGinty, qui serait une mouche classique du Michigan en fait une imitation très grossière d’une abeille, surtout utilisée depuis 1890 pour pêcher ...les panfishes. Si vous ne savez pas ce que c’est, ce sont des perches soleil version américaine !
En utilisant cette mouche comme mouche de pointe dans un train de trois mouches noyées.
Il est indiscutable que, toujours pour évoquer l’ambiance de l’époque, le panier de Bill ( le compagnon de pêche du héros du roman) était plus rempli de bouteilles de bière et de vin rouge que de boites à mouche....
Et finalement rien n’a changé. Et cela me permettra de conclure par une anecdote authentique.J’ai reçu juste après la pandémie un groupe de sympathiques pêcheurs américains qui venaient sur le traces d’Hemingway , participer aux fêtes de Pampelune.Et qui souhaitaient bien sûr pêcher comme lui des truites zébrées. Mais de nos jours la pêche sur l’Irati ferme en juin et, début juillet date de la San Fermin, il est impossible de suivre pas à pas le chemin de vieil Ernest. Donc mes hôtes sont venus pêcher le Rio Ara qui en juillet est souvent merveilleux,et ils ont pris de belles petites truites méditerranéennes en buvant des litres et des litres de bière et quelques autres boissons. Au grand désespoir de mes guides de pêche qui n’avaient pas compris que la pêche n’était qu’un prétexte…. Et ces pêcheurs et leur famille se souviennent encore du manchego, dégusté au bord du rio Ara sous le pont de Bujaruelo. Et comme Hemingway ils reviennent chaque année…
Merci à Yvon Zill, guide de pêche au pays Basque français, pour son aide dans la rédaction de cet article.
Appelez-nous au +34 694 480 279